Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson
L’Equateur se porte plutôt bien. Mais a-t-il les moyens pour aller plus loin ? Le pays est « dollarisé », l’inflation est maîtrisée autour de 4 à 5%, la croissance est élevée, le pays a plus de possibilités que la Bolivie d’Evo Morales, le Nicaragua d’Ortega ou même l’Argentine qui commence à avoir de sérieux problèmes économiques. Mais cela ne donne toujours pas à Rafael Correa les moyens dont disposait Chavez pour, par exemple, porter Cuba à bout de bras. L’Equateur exporte du pétrole mais sa production est 4 ou 5 fois moins importante que celle du Venezuela. L’Equateur peut donc porter le discours bolivarien mais il n’a pas le carnet de chèques dont disposait Chavez.
Il faut diviser l’héritage de Chavez. Son côté provocateur a priori ne sera pas remplacé. Être capable de dire aux Nations unies « ça sent le soufre » en référence à George W. Bush. Ce genre de truculence, ça ne s’invente pas. Côté intégration, il y a pléthore de candidats puisque tous les chefs d’Etat de la région ont fait de l’intégration latino-américaine une partie centrale de leurs discours.
Pour le reste, il y a beaucoup de gauches différentes en Amérique latine mais le pays dominant en géographie, en économie, celui que beaucoup voient comme un modèle, c'est le Brésil. Il est difficile d’être un modèle quand on a d’énormes problèmes économiques comme le Venezuela. Le pétrole et Chavez arrivaient à camoufler tout ça. Reste à voir si Maduro en sera capable.