Avec notre correspondant à Caracas, Pierre-Philippe Berson
L’établissement ressemble en apparence à un hôpital banal, avec son va-et-vient de patients et de médecins en blouses blanches. Mais la clinique militaire de Caracas est quadrillée par des forces de l’ordre. Les lieux sont truffés d’agents du SEBIN, la police politique.
La chambre d’Hugo Chavez est au neuvième étage, mais impossible de s’approcher. Des dizaines de militaires barrent l’accès. Plusieurs patients se sont d’ailleurs plaints dans la presse de la militarisation de l’hôpital, qui d’après eux, gêne les soins.
Une chapelle construite en quelques jours
Maria Alvarez tient une petite échoppe à l’entrée du bâtiment. Elle travaille ici depuis 15 ans et n’a jamais vu une telle ébullition : « Les gens sont perdus. Ils ne savent rien, ils veulent voir Chavez. La nouveauté, c’est les détecteurs de métaux à l’entrée de l’hôpital et surtout l’église. Elle a été construite en quelques jours et elle est déjà terminée ! »
Cette petite chapelle édifiée rapidement au sein même de l’hôpital alimente les rumeurs sur la mort prochaine du Comandante. Plusieurs ouvriers assurent que l’une des filles du président a demandé une accélération des travaux. Et dans la cour principale de l’hôpital, des drapeaux vénézuéliens viennent d’être installés, comme si l’établissement préparait sa tenue d’apparat en vue d’un grand événement.