Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
Négligence, laxisme et appât du gain. Ce sont les raisons qui ont mené à l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon le 20 avril 2010 au large des côtes de Louisiane, estime l’avocat des autorités fédérales.
Au premier jour du procès civil, Michael Underhill ne mâche pas ses mots. Il y avait chez BP une « culture du mépris de la sécurité », affirme l’avocat selon lequel des « actions dangereuses étaient tolérées, parfois encouragées » par l’entreprise pétrolière « pour économiser le moindre dollar ».
Un responsable sécurité peu compétent
Avant lui, l’avocat de plusieurs milliers de victimes de la marée noire avait dénoncé le manque de compétence du responsable sécurité de la plateforme. « Sa formation s’est limitée à trois jours et, chose incroyable, il n’est jamais monté à bord de Deepwater Horizon », s’est étonné Jim Roy. L’entreprise propriétaire de la plateforme, Transocéan, est également poursuivie ainsi que le sous-traitant Halliburton qui avait construit le coffrage en ciment du forage.
Deux sociétés avec lesquelles BP aimerait bien partager la responsabilité de la catastrophe. Déjà condamnée au pénal à verser plus de 12 milliards de dollars d’amende et de dommages-intérêts, la compagnie pétrolière est bien décidée à éviter une condamnation au civil. Quelque 17 milliards supplémentaires sont en jeu, une raison suffisante pour parvenir à un accord à l’amiable avant la fin du procès.