Etats-Unis : bilan des attaques de drones, Brennan engagé à plus de transparence

John Brennan, choisi par Barack Obama pour diriger la CIA, s'est engagé auprès du Sénat, qui doit confirmer sa nomination, à plus de transparence au sujet des activités antiterroristes des Etats-Unis, notamment en ce qui concerne les victimes des frappes de drones. Dans une lettre à la commission du renseignement, ses propos, formulés dans des réponses écrites à des questions de parlementaires, vont dans le sens des plus récentes déclarations du président américain, soumis à des demandes d'explication de plus en plus fermes au sujet de sa « guerre des drones ».

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

Les drones, pour efficaces qu’ils soient, font parfois des victimes civiles et provoquent la colère des populations. Un peu plus de 300 morts civiles par exemple au Pakistan entre 2004 et 2013, selon une ONG. Les Etats-Unis, toutefois, ne donnent jamais de chiffres. John Brennan mentionne dans sa lettre aux sénateurs la possibilité à l’avenir, si cela n’entrave pas la sécurité nationale, d’une plus grande transparence sur le nombre de victimes civiles.

Il estime que les cas sont rares, et précise que des indemnités financières sont offertes aux familles. S’il y a un écart entre les chiffres des ONG et du gouvernement américain, explique un ancien responsable du renseignement, c’est que le gouvernement considère que tout homme adulte, se trouvant à proximité d’un site de bombardement, est un combattant, sauf s’il découvre ( à temps), qu’il ne l’est pas!

John Brennan a également signalé dans sa lettre qu’il n’était pas complètement opposé à la création d’un tribunal spécial qui déciderait si des jihadistes de nationalité américaine peuvent être tués par des drones, comme le fut Anwar al-Awlaki au Yémen. Il craint toutefois qu’un tel tribunal empiète sur les pouvoirs du président qui, en tant que commandant en chef, est seul habilité à prendre une telle décision.
 

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