Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Le Parlement haïtien accuse le pouvoir exécutif de vouloir contrôler les élections à venir. Le gouvernement déplore, lui, le blocage opéré par les sénateurs. Nommé il y a deux semaines chef par intérim de la mission de l'ONU en Haïti, Nigel Fisher est un peu découragé face à cette situation :
« La politique depuis des décennies, c’est "je gagne tout ou je perds tout". C’est une politique d’exclusion et pas de collaboration. Il y a vraiment une impasse politique. Les élections qui devaient avoir lieu, il y a treize mois, vont être très compliquées. Nous estimons que nous aurons peut-être, 25 000 candidats pour tous les postes ouverts. Notre message, pas seulement le nôtre, Minustah (Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti, Ndlr.), mais aussi celui des pays amis d'Haïti, c'est qu'il faut avancer. Il faut avoir des élections ouvertes, crédibles. On ne va pas financer les élections si elles ne sont pas crédibles. »
Ce n'est actuellement que la composition du conseil électoral qui oppose parlementaires et pouvoir exécutif. Avant d'arriver au vote, et en raison du retard de plus d'un an, il faudra encore réviser la loi électorale, mais aussi décider des dates de scrutin puis trouver les financements nécessaires. Un processus qui prendra six mois au minimum.