Haïti a besoin d'un consensus national pour organiser des élections

Haïti a besoin en urgence d'un consensus national,  indispensable pour organiser des élections. C'est l'analyse faite par International Crisis Group. Cette organisation non-gouvernementale craint une paralysie du pays. Sur place, c'est la même préoccupation, pour organiser des élections.

Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron

Les élections sénatoriales et locales auraient dû être organisées en novembre 2011 mais ni l'ancien président René Préval, ni Michel Martelly n'ont réussi à mettre sur pied un conseil électoral. Pierre Espérance, du réseau national de défense des droits humains, souligne même les dérives non démocratiques de l'actuel pouvoir exécutif :

« Le gouvernement a remplacé tous les maires ([car tous les mandats étaient arrivés à terme]) par des agents communaux. Beaucoup d'entre eux ont été impliqués dans des cas de violation de droits humains. Il faut renouveler le personnel politique en organisant des élections mais le gouvernement actuel n'a pas la volonté d'organiser des élections libres, honnêtes et démocratiques. Il y a beaucoup de promesses mais pas de résultats donc le gouvernement a peur d'une sanction de la population ».

Les Haïtiens sont en effet déçus de la lenteur de la reconstruction, trois ans après le séisme mais la majorité pauvre de la population se soucie très peu des élections car cela n'a jamais changé son quotidien de survie. La société civile, elle, s'inquiète car la crise électorale est un très mauvais signal envoyé à la communauté internationale dont l'aide financière est encore aujourd'hui indispensable à Haïti.

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