Chili: arrestations de militaires dans l'enquête sur la mort de Victor Jara

Au Chili, le meurtre sous la dictature militaire du chanteur compositeur Victor Jara, symbole de l’Union populaire du président Salvador Allende, symbole de la lutte sociale, n’avait jusqu’ici jamais été puni. Mercredi 2 janvier, la moitié des présumés responsables de son assassinat se sont présentés à la justice, soit quatre des huit militaires à la retraite mis en examen vendredi dernier.

Avec notre correspondante à Santiago du Chili, Claire Martin

Les présumés responsables du meurtre de Victor Jara, qui se sont présentés à la justice pour être détenus, sont des vieillards. Près de quarante ans ont passé depuis que le chanteur a été tué dans le Stade Chili le 16 septembre 1973, quelques jours seulement après le coup d’Etat militaire dirigé par Augusto Pinochet.

La première plainte contre cet assassinat remonte à 1978. Mais l’armée a toujours refusé de donner les noms des militaires qui dirigeaient le stade, un stade alors transformé en prison et centre de torture pour 5000 militants de gauche.

Sur les quatre militaires à la retraite détenus, Hugo Sanchez a été mis en examen pour homicide et les trois autres pour complicité. Quatre autres militaires devraient les suivre. L’un d’eux, également mis en examen comme auteur du crime, vit en Floride, aux Etats-Unis. La justice va demander son extradition.

L’avocat de la famille Jara, Nelson Caucoto, se félicite des avancées de la justice mais avertit que le procès ne fait que commencer. Rien n’est encore gagné.

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