Avec notre correspondant à Washington, Pierre-Yves Dugua
La banque HSBC aurait pu être inculpée par les autorités fédérales américaines tout comme une organisation criminelle. Un procès au pénal s’en serait suivi. Et quel que soit son issue, le groupe bancaire anglo-asiatique n’aurait pas résisté à la tourmente. Ses actionnaires et ses clients auraient été obligés de couper les ponts avec lui. Son autorisation d’exercer le métier de banque aux Etats-Unis aurait été temporairement révoquée, ce qui revient globalement à un arrêt de mort.
Face à ce risque, HSBC préfère donc payer près de 2 milliards de dollars d’amende et entrer pendant cinq ans dans un régime de surveillance étroite. Celui-ci impose de nouvelles mesures de contrôles de ses procédures pour éviter toute violation des lois américaines, notamment sur l’embargo de l’Iran, sur le blanchiment de l’argent de la drogue ou sur le financement d’activités terroristes.
L’accord annoncé aujourd’hui est en partie le résultat du travail d’une commission du Congrès. En juillet 2012, des auditions publiques à Washington avaient révélé dans quelles proportions -entre 2001 et 2010- HSBC avait fermé les yeux sur des millions de dollars de transferts de fonds suspects entre les Etats-Unis et le Mexique. Les auditions aussi avaient révélé que HSBC collaborait avec une banque saoudienne réputée proche d’al-Qaïda.