De notre correspondant à Washington,Jean-Louis Pourtet
Selon un rapport du Sénat, HSBC a indirectement aidé trafiquants de drogue et terroristes en acceptant des transactions douteuses. L’enquête s’appuie sur près d’un million et demi de documents et l’audition de 75 responsables de la banque.
C’est ainsi qu’entre 2006 et 2009, environ 15 milliards de dollars suspects ont été transférés vers les Etats-Unis au mépris de la réglementation en vigueur. Une partie de cet argent provenait des cartels mexicains.
HSBC entretenait aussi des relations avec une banque saoudienne ayant des liens avec al-Qaïda, et la banque aurait également facilité des transactions avec l’Iran, violant ainsi les sanctions américaines. Selon un cabinet d’audit indépendant, sur plus de 28 000 transactions entre 2001 et 2007, 25 000 concernaient l’Iran.
Les six dirigeants de la banque convoqués par une commission du Sénat ont reconnu leurs erreurs et se sont engagés à être à l’avenir plus respectueux de la réglementation. L’un d’eux, David Bagley, a annoncé devant les sénateurs qu’il démissionnerait de ses fonctions.
Les sénateurs ont écouté l’acte de contrition des banquiers, mais sans être pleinement convaincus qu’ils seront plus vertueux à l’avenir. « Les excuses ne suffisent pas, a déclaré Carl Levin, le président de la commission. Nous attendons plus. » La Banque pourrait avoir à payer jusqu’à un milliard de dollars d’amende pour sa conduite répréhensible.
Le rapport blâme aussi l’agence de régulation américaine pour n’avoir pas su sanctionner HSBC dont le comportement était connu depuis près de dix ans.