Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Il n’y a qu’une CGT, scandent les militants dans un climat de joie qu’autorise le succès de la grève générale de ce 20 novembre.
Au siège de la principale centrale argentine, tous les dirigeants syndicaux qui ont appelé à protester contre le gouvernement sont là. Parmi eux Pablo Micheli, le secrétaire général de la CTA, hier encore rivale de la CGT : «Nous nous sentons très honorés de cette invitation, parce que nous sentons que cette maison est aussi un peu la nôtre, parce que nous sommes des travailleurs.»
Le maître des lieux, Hugo Moyano, il y a un an encore allié fidèle de la présidente Cristina Kirchner, prend la parole : «Le silence des rues, le silence des établissements et des entreprises, c’est la voix que le gouvernement doit écouter.» Si le pouvoir ne nous écoute pas, le combat va continuer, avertissent les syndicalistes.
Deux heures plus tard, la présidente dénonce un chantage. Le 8 novembre, les classes moyennes étaient descendues dans la rue pour demander que le gouvernement les écoute. Ce mardi c’était le tour d’une partie des travailleurs. Une partie, parce que deux autres centrales syndicales soutiennent la présidente mais, quand les péronistes, qui ont toujours eu des problèmes avec les classes moyennes, se coupent de leur base ouvrière, c’est que la situation est grave.