Sandy, Benghazi, Petraeus, budget : Barack Obama sur tous les fronts

Le président américain a donné une conférence de presse à la Maison Blanche, ce mercredi 14 novembre. C'était le premier exercice du genre depuis sa réélection. L’occasion de revenir sur les grands sujets d’actualité, les dossiers les plus importants. Evidemment, l’affaire Petraeus s'est invitée au menu des discussions. Les dossiers brûlants ne manquaient pourtant pas.

Avec nos correspondants aux Etats-Unis, Raphaël Reynes et Karim Lebhour

Cinq jours après la démission du patron de la CIA David Petraeus, pour cause de relation adultère, Barack Obama ne souhaitait visiblement pas s’étendre sur la question trop longtemps. « Une enquête est en cours », s'est contenté de déclarer le président. Pour lui, jusqu’à preuve du contraire, aucune violation du secret-défense n’a pour l’instant été relevée dans ce dossier.

L’autre grand sujet du jour, c’était bien sûr le « mur budgétaire », la « falaise fiscale » depuis laquelle l’économie américaine risque de tomber à la fin de l’année si aucun accord n’est trouvé au Congrès. Là encore, Barack Obama ne s’avance pas vraiment. « Je suis prêt à écouter toutes les idées », assure-t-il. Et de prévenir, tout de même, qu'il est à ses yeux hors de question de laisser la classe moyenne voir ses impôts augmenter brutalement au 1er janvier.

Passivité et incompétence

Barack Obama maintient sa volonté de mettre fin aux exonérations fiscales pour les plus riches, et de maintenir celles en faveur des plus modestes. Une manière habile de rappeler à ses adversaires qu’il est un président réélu confortablement, histoire de mettre les républicains au pied du mur, et de les inviter à présenter leurs propres propositions.

La conférence de presse du président intervenait par ailleurs au moment où deux sénateurs américains, et non des moindres, son entrés en guerre ouverte avec lui au sujet de l'attentat de Benghazi. Les très influents John McCain et Lindsay Graham en sont en effet convaincus : l’administration Obama a fait preuve de passivité et d’incompétence lors de l’attaque du consulat américain de Benghazi, le 11 septembre dernier.

« Premier responsable »

Dans leur viseur : l’ambassadrice à l’ONU Susan Rice, qui avait affirmé à la télévision quelques jours seulement après les faits que l’attaque était « spontanée », et non terroriste. Pour John McCain, il est hors de question que Susan Rice remplace Hillary Clinton à la tête du département d’Etat. « Nous ferons tout ce qui est nécessaire, tout ce qui est en notre pouvoir pour bloquer la nomination de Susan Rice », a déclaré l'ancien candidat à la Maison Blanche en 2008.

Un tel blocage serait du jamais-vu à Washington. Et Barack Obama n’entend pas se laisser faire : « si le sénateur McCain et le sénateur Graham veulent s’en prendre à quelqu’un, qu’ils s’en prennent à moi ! S’en prendre à l’ambassadrice à l’ONU, qui n’a rien à voir avec Benghazi et ne faisait que présenter les renseignements qu’elle avait reçus, tout cela pour entacher sa réputation, c’est révoltant », estime le président.

Quelques minutes après la conférence de presse, le sénateur républicain Lindsay Graham a écrit, dans un communiqué : « ne vous en faites pas, M. le président, je vous tiens pour premier responsable. Vous avez failli. »

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