Québec: nouvelle affaire de corruption, à la mairie de Laval

Les démissions de maires se succèdent au Québec. Après Gérard Tremblay, le premier magistrat de Montréal ce lundi 5 novembre, c’est au tour du maire de Laval, troisième ville du Québec à quitter ses fonctions brusquement. Dans les deux cas, les raisons du départ tournent autour de soupçons sur la corruption de leur municipalité. Dans le cas de Laval, une banlieue au nord de Montréal, les agissements du maire sont directement visés par les enquêteurs.

Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas

Considéré comme le roi de Laval, après 23 ans dans le siège de maire, Gilles Vaillancourt refuse de reconnaître qu’il a profité de son statut pour toucher des pots de vin et s’enrichir. «Je suis profondément blessé ; mes proches le sont aussi. Et malgré tout ce que je pourrais dire ou faire, force est de constater que le mal est fait» a-t-il déclaré.

Depuis des mois, les nuages s’amoncellent au-dessus de la tête du dirigeant qui a régné dix ans sans opposition sur la ville de 400 000 habitants. Le premier magistrat aurait offert des enveloppes remplies de billets de banque à deux députés pour financer leur campagne électorale. Un ancien entrepreneur a confié qu’il fallait absolument verser un bakchich directement à Gilles Vaillancourt pour obtenir des contrats à Laval. La police multiplie les perquisitions depuis quelques semaines directement chez le maire, et même dans ses coffres de la banque.

Son départ soulage donc le gouvernement. Sylvain Gaudreault, le ministre des Affaires municipales offre maintenant son assistance à la municipalité avant les élections dans un an : «On va faire un suivi très serré. Il est hors de question qu’il y ait un seul projet, une seule démarche de la ville qui soient stoppés à cause de la situation actuelle

Pendant ce temps, l’enquête sur les agissements du roi déchu se poursuit.
 

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