Avec notre correspondante à Santiago, Claire Martin
« Ici, j’ai réussi à atteindre mes objectifs ». Sous des visages de Chiliens souriants, c’est le slogan que l’Université de la Mer affiche sur son site internet pour inciter à s’inscrire à la rentrée prochaine. Jeudi encore, le ministre de l’Education Harald Beyer répétait pourtant son intention de fermer cette fac privée, qui compte 13 établissements dans tout le Chili et 18 000 étudiants.
Depuis fin juin, elle est pourtant au cœur d’un des plus gros scandales du pays. Au lieu de payer les salaires et les cotisations sociales de ses professeurs, de rembourser ses prêts bancaires et d’améliorer la médiocre qualité de l’enseignement, la direction de l’Université détournait l’argent pour le placer directement dans les poches de ses propriétaires. Ils sont poursuivis en justice pour trafic d’influence et corruption.
Ce scandale démontre le manque de contrôle et de pouvoir de l’Etat et du ministère de l’Education sur l’enseignement supérieure privé. Elle conforte le mouvement étudiant qui réclame depuis un an et demi une éducation publique et de qualité.