Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Michael Bloomberg voulait faire de ce marathon le symbole de la résilience de New York, mais, depuis 48 h, la polémique ne cessait d’enfler. Des élus new-yorkais jugeaient ce marathon « indécent » ; ils craignaient d'ailleurs que son organisation ne gène l’aide aux sinistrés.
Les marathoniens, parfois venus de très loin, accusent le coup. « Je comprends cette décision, explique ce coureur venu du Tennessee. Mais ils auraient pu le dire plus tôt avant qu’on ne fasse le voyage ».
Au total, 47 000 coureurs devaient prendre le départ dimanche. Christophe, un Français, a déboursé 2 500 euros, désormais perdus, pour ce marathon mythique qui attire deux millions de spectateurs : « Quand j’ai commencé à courir, dit-il, mon rêve ultime c’était de courir le marathon de New York. Cela fait quelques temps qu’on économise, que l’on organise cela, et forcément cela ne fait qu’amplifier la déception. Je ne sais pas si je reviendrai, tellement je suis déçu ».
Le marathon de New York n’avait jamais été annulé. Pas même après les attentats du 11-Septembre, mais si peu de temps après le passage de l'ouragan Sandy, le cœur n’y était pas.
Annuler le marathon, est une décision « difficile mais une bonne chose » pour les organisateurs de la course. Et quatre jours après le passage de l'ouragan, la situation s'améliore dans le sud de New York. Près de 100.000 personnes ont à nouveau du courant mais des dizaines de milliers d'autres en sont toujours privés. Le métro est toujours à l'arrêt en dessous de Penn Station. Le problème numéro 1 désormais, c'est de trouver de l'essence, particuliérement en banlieue et dans le New Jersey.