Avec notre correspondante à Port-au-prince, Amélie Baron
Finie la période où les manifestants criaient leur attachement au président. Les cortèges réclament désormais son départ du pouvoir. Avec un carton rouge en main, Jean-Pierre Siméon ne veut pas voir Michel Martelly revenir des Etats-Unis, où il s'est rendu pour l'Assemblée des Nations unies :
« Nous disons à Monsieur Obama de garder ce dealer de drogue. La faim tue le peuple ici : nous sommes fatigués. Voyez 36 millions de dollars dans les mains de Sophia Martelly pour son programme "maman chérie", Maintenant, les pauvres malheureux prennent la rue pour dire que nous n'avons pas besoin de bourgeois pour nous diriger ».
Plusieurs figures d'opposition se sont joint aux habitants des quartiers pauvres. Le sénateur Moïse Jean-Charles craint pour l'avenir de la démocratie : « Je suis venu dans la manifestation parce qu'on voit que la démocratie est menacée. Je ne veux pas perdre les acquis de 1986. Nous n'avons pas de problème avec Martelly mais nous lui demandons de changer son fusil d'épaule. Nous le peuple haïtien, nous n'avons rien à perdre ».
En colère de voir les proches de Michel Martelly mener des projets sociaux à la place des ministères, les habitants de Port-au-Prince sont surtout inquiets de ne pas avoir l'argent nécessaire pour envoyer leurs enfants à l'école pour la rentrée prévue ce lundi.