Avec notre notre correspondant à Caracas, François-Xavier Freland
La campagne électorale menée par Hugo Chavez n'a plus grand chose à voir avec les précédentes. Lorsque les Vénézuéliens s'étaient habitués en 1998 ou 2006, à un Hugo Chavez, harangueur de foule, capable d'arpenter des kilomètres à pied pour serrer des mains, cette force de la nature que rien ne semblait pouvoir arrêter.
Un peu plus d'un an après l'annonce de son cancer, plusieurs opérations, des séances de radiothérapie, Chavez a certes retrouvé de sa superbe, mais il accuse le coup. A défaut de courir derrière son adversaire Capriles Radonski, Chavez prend son temps, un meeting ici et là, deux ou trois longues allocutions télévisées, et quelques jours de repos, loin des écrans, pour préserver sa santé.
Pour certains militants, comme Abner, chef de patrouille socialiste, cette campagne montre aussi, que la révolution socialiste du XXIème siècle, ne se résume plus à un seul homme : « Lorsque Chavez est tombé malade, je me suis dit cette maladie, c'est à cause de nous. Un homme, qui ne dort pas, ne se repose pas. Qui répète sans arrêt aux gens : lisez, pensez, que chacun trouve sa manière de faire le socialisme. Parce que le socialisme va bien plus loin que de se sentir révolutionnaire, plus loin que les vivas Chavez, plus loin que tout ça. Etre révolutionnaire, c'est se rendre compte que le Venezuela et l'Amérique latine ont besoin de changements ».
Une chose est sûre, face à la fougue de son jeune adversaire, Capriles Radonski, Hugo Chavez aura eu dû mal, durant toute cette campagne, à s'imposer encore comme l'homme de l'avenir.