Etats-Unis: hommage aux morts de Benghazi et sécurité renforcée des ambassades

Alors que les manifestations anti-américaines liées à la diffusion de la vidéo blasphématoire «L'innocence des musulmans» se sont poursuivies ce vendredi, faisant plusieurs victimes, Barack Obama a accueilli les dépouilles des quatre Américains tués à Benghazi. Un hommage leur a été rendu dans un hangar de la base militaire d’Andrews près de Washington. La Maison blanche a également pris des dispositions pour renforcer la sécurité de ses ressortissants dans les pays musulmans.

Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes

Lentement, les quatre cercueils sont portés jusqu’au milieu du hangar. Face aux familles de l’ambassadeur Stevens et des trois autres Américains tués à Benghazi, la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, prend d’abord la parole pour rendre hommage aux quatre victimes et dire à quel point les Etats-Unis ne comprennent pas : «Les peuples d’Egypte, de Libye, du Yémen et de Tunisie n’ont pas échangé la tyrannie d’un dictateur contre la tyrannie d’une foule

Quelques secondes plus tard, Barack Obama affirme que les Etats-Unis ne se replieront pas sur eux-mêmes et que le meurtre des quatre hommes tués à Benghazi ne restera pas impuni : «Leur sacrifice ne sera jamais oublié. Nous ferons rendre des comptes à ceux qui nous les ont pris. Nous tiendrons bon face aux violences contre nos missions diplomatiques. Nous continueront à tout faire pour protéger les Américains en poste à l’étranger. »

Sécurité renforcée

De fait, Washington renforce la sécurité de ses ambassades et consulats dans le monde, notamment au Proche-Orient, au Soudan et en Tunisie. Les protocoles de sécurité ont été entièrement révisés. Dans la plupart des pays, les autorités américaines travaillent en étroite collaboration avec les forces de sécurité locales qui ont l'obligation de garantir la sécurité aux abords des batiments diplomatiques. Mais des équipes d'une cinquantaine de marines -un coprs d'élite qui dépend directement du président américain- ont été envoyées au Yémen ce vendredi, au Soudan et en Libye.

Le film ne pourra pas être interdit aux Etats-Unis

Pour essayer de contenir ces flambées de violences anti-américaines, l’administration Obama s’en prend au film qui est à l’origine de ces manifestations.

mais le film et son auteur sont protégés par le premier amendement à la Constitution, celui sur la liberté d’expression. Peu importe que ce film tienne effectivement des propos insultants ou choquants, qu’il soit diffamatoire ou simplement polémique : il n’existe aucun moyen légal aux Etats-Unis pour censurer ce film ou son auteur.

Alors l’administration Obama a effectivement tout fait pour que son message soit entendu «Nous ne sommes pas d’accord, nous ne soutenons pas ce message», affirme Washington. «Protéger la liberté d’expression est un principe fondamental de notre démocratie, a déclaré ce vendredi le porte-parole de la Maison blanche, mais nous pouvons quand même condamner et dénoncer ce que nous trouvons choquant», ajoute Jay Carney.

Faute de pouvoir prendre des mesures légales contre le film, la Maison blanche a demandé au site de partage YouTube d’examiner la vidéo pour vérifier si elle ne violait pas les règles du site internet et si elle ne devait pas en être retirée.

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