Avec notre correspondante à Santiago, Claire Martin
Les étudiants, les collégiens, les parents, les professeurs ont à nouveau massivement défilé dans les rues du pays mardi 28 août 2012 pour réclamer une meilleure éducation publique et gratuite. Gabriel Boric, président du syndicat étudiant Fech, explique les objectifs du mouvement: « Nous voulons dire au gouvernement de manière très claire que les demandes que nous avons présentées il y a plus d’un an sont toujours d’actualité: la consolidation de l’éducation publique à travers la fin de la municipalisation de l’éducation secondaire, à travers un financement public des universités, et la fin du marché de l’éducation, la fin du profit. »
Sous la dictature d’Augusto Pinochet, l’éducation chilienne est devenue un bien de consommation. Elle est aujourd’hui très chère, de mauvaise qualité. Si le président de droite Sebastian Piñera a lancé des réformes, elles ne répondent pas aux revendications.
La population espère pourtant voir le système changer. De son kiosque, Auran, 73 ans, salue la foule : «J’ai des petits-enfants et avec ce que je gagne, je n’aurai jamais les moyens de leur offrir une éducation digne. Je veux qu’ils aient un futur, qu’ils ne soient pas vendeur ambulant comme moi, c’est trop de souffrance.»
Si depuis le début de l’année, le mouvement étudiant semblait essoufflé, cette mobilisation prouve à nouveau sa force. Mais il en faudra sûrement plus pour que le gouvernement l’invite au dialogue.