De notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Fernando de la Rúa est sur le banc des accusés avec son ancien ministre du Travail, l’ex-chef des services de renseignement et quatre anciens sénateurs. Selon le repenti Mario Pontaquarto, attaché parlementaire à l'époque et également inculpé, c’est au cours d’une réunion à la présidence à laquelle participait De la Rúa, en avril 2000 qu’on lui a remis les mallettes de billets destinés à acheter les sénateurs en question.
Grâce à eux, le gouvernement faisait adopter, quelques jours plus tard, une loi de flexibilisation du marché du travail réclamée par le FMI. Mais la ficelle était trop grosse : il a rapidement été question de pots-de-vin et le vice-président, Carlos Chacho Alvarez, refusant de cautionner le scandale, décida de démissionner. Pour De la Rúa, ce fut le début de la fin : de plus en plus isolé, il continua d’imposer des mesures d’austérité, avant de quitter le pouvoir, sous la pression de la rue, en décembre 2001.
L’affaire en serait restée là si Pontaquarto n’avait pas décidé de parler en 2004. De la Rúa a immédiatement nié les faits. Mais le juge d’instruction, au terme d’une longue enquête, a estimé qu’il avait suffisamment d’éléments pour l’inculper.