Affaire Magnitski : Moscou prendra des mesures contre Washington en cas de sanctions

Les réactions sont vives, en Russie, après l’adoption par la commission des Affaires étrangères du Sénat américain d’un projet de loi prévoyant de priver de visa et de geler les comptes américains des fonctionnaires russes impliqués dans le décès en prison d’un juriste qui travaillait pour un cabinet juridique américain à Moscou. La diplomatie russe prévient qu’elle ne laissera pas de telles mesures sans réponse.

Avec notre correspondante à Moscou,Anastasia Becchio

Le texte baptisé « Loi Magnitski », du nom de ce juriste mort en prison en 2009, pourrait constituer une sérieuse pomme de discorde entre Moscou et Washington. Sergueï Magnitski, qui fournissait des conseils au fonds d'investissements Hermitage Capital à Moscou, avait accusé des responsables russes d'avoir utilisé de faux documents pour détourner des fonds. Lui-même soupçonné d'évasion fiscale, il avait été arrêté en 2008. Un rapport officiel russe a révélé qu’il avait été maltraité en détention provisoire.

L’adoption par les législateurs américains d’un texte prévoyant des sanctions envers les fonctionnaires liés à cette affaire serait lourde de conséquences a prévenu le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, à la télévision : « Visiblement les législateurs américains ont très envie d'envenimer nos relations. Pour ce qui est d'une éventuelle réponse de la partie russe, il y en aura une. Elle sera sévère et elle ne sera pas forcément de même ampleur. »

Le projet de loi Magnitski doit encore être approuvé par les deux chambres et signé par le président américain. Rien ne dit que Barack Obama y mettra son paraphe. Mais le chef du comité des Affaires étrangères du Sénat russe, Mikhail Marguelov, a déjà prévenu qu'en cas d'adoption du texte, un certain nombre d'hommes d'affaires américains pourraient se voir déclarés « persona non grata » en Russie.

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