Québec: le mouvement de contestation entamé il y a plus de trois mois ne faiblit pas

Le mouvement de contestation entamé il y a plus de trois mois au Québec ne faiblit pas. La grogne, au départ concentrée contre la hausse des frais de scolarité, est devenue plus politique depuis l'adoption de la loi 78 qui restreint le droit à manifester. Chaque nuit les manifestants se retrouvent dans les rues de Montréal et bravent la nouvelle législation. Près de 400 personnes ont été interpellées dans la soirée du 23 mai.

Depuis l'adoption de la loi 78, dite « loi matraque » par ses détracteurs, les manifestants ont inventé un nouveau rituel : chaque soir à 20h00, les gens sortent de chez eux, une casserole et une cuillère à la main, et font résonner leur colère pendant vingt minutes.

Enfants, personnes âgées, adolescents, le tout Montréal participe désormais au mouvement initialement lancé par les étudiants. Les manifestations restent pacifiques, hormis quelques jets de bouteilles sur les forces de l'ordre qui répliquent par des gaz lacrymogènes.

Mais les interpellations sont nombreuses. La nouvelle loi interdit en effet tout rassemblement dont l'itinéraire n'a pas au préalable été communiqué à la police. Cette nuit, les bus de la compagnie de transport de Montréal ont été utilisés par les forces de l'ordre pour procéder aux arrestations. Le syndicat des chauffeurs presse ses membres de ne pas effectuer d'heures supplémentaires afin de ne pas être mêlés à ces interpellations.

Sur le plan politique, le gouvernement a été pris à partie ce mercredi par l'opposition pour sa gestion dure du conflit. Lors de la séance de questions à l'Assemblée nationale, le porte-parole du Parti québécois a brandi les nombreux articles de presse étrangère consacrés aux manifestations de Montréal et il a lancé : « Le blocage du gouvernement a d’importantes répercussions sociales, mais, pire, le Premier ministre est en train de ternir l’image du Québec à l’international ».

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