Depuis l'adoption de la loi 78, dite « loi matraque » par ses détracteurs, les manifestants ont inventé un nouveau rituel : chaque soir à 20h00, les gens sortent de chez eux, une casserole et une cuillère à la main, et font résonner leur colère pendant vingt minutes.
Enfants, personnes âgées, adolescents, le tout Montréal participe désormais au mouvement initialement lancé par les étudiants. Les manifestations restent pacifiques, hormis quelques jets de bouteilles sur les forces de l'ordre qui répliquent par des gaz lacrymogènes.
Mais les interpellations sont nombreuses. La nouvelle loi interdit en effet tout rassemblement dont l'itinéraire n'a pas au préalable été communiqué à la police. Cette nuit, les bus de la compagnie de transport de Montréal ont été utilisés par les forces de l'ordre pour procéder aux arrestations. Le syndicat des chauffeurs presse ses membres de ne pas effectuer d'heures supplémentaires afin de ne pas être mêlés à ces interpellations.
Sur le plan politique, le gouvernement a été pris à partie ce mercredi par l'opposition pour sa gestion dure du conflit. Lors de la séance de questions à l'Assemblée nationale, le porte-parole du Parti québécois a brandi les nombreux articles de presse étrangère consacrés aux manifestations de Montréal et il a lancé : « Le blocage du gouvernement a d’importantes répercussions sociales, mais, pire, le Premier ministre est en train de ternir l’image du Québec à l’international ».