Il se surnomme lui-même le « sheriff le plus dur en Amérique ». Joe Arpaio, homme fort de la police du comté de Maricopa, est depuis déjà quatre ans dans le collimateur des autorités fédérales. Quatre années durant lesquelles le département de la Justice a multiplié les rappels à l’ordre et les tentatives de négociation pour obtenir que cette forte tête mette fin aux multiples dérapages de ses hommes contre les populations latinos.
Parmi ces dérapages : la multiplication des contrôles au faciès, les nombreux cas de détentions illégales ou encore le fait de priver d’interprète les détenus latinos ne parlant pas anglais. Le département de la Justice dénonce aussi l’utilisation courante d’insultes racistes par les policiers du comté contre les personnes d’origine hispanique.
Obstination
Face à l’obstination du sheriff, les autorités fédérales ont donc finalement décidé de le poursuivre en justice en rappelant que nul n’est au-dessus des lois.
Joe Arpaio se targue toutefois du soutien d’une partie de la population locale, hostile à la forte présence immigrée. Le comté de Maricopa est le plus peuplé de l’Arizona, dont le tiers de la population est d’origine étrangère et qui compte 400 000 clandestins. En 2010, une loi radicale contre l’immigration a été votée en Arizona, suscitant un débat national et plusieurs recours, dont un actuellement examiné par la Cour suprême des Etats-Unis.