Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Ropert
Selon les estimations des Nations Unis, 90% de la production totale d'opium proviendrait d'Afghanistan. La grande majorité de la drogue a pour destination l'étranger mais une partie reste dans le pays pour être consommée.
En 2009, les autorités estimaient à au moins un million et demi, le nombre de consommateurs, la plupart dans les grandes villes du pays.
Comme l'explique Mélanie Quétier, coordinatrice générale pour l’ONG Médecins du monde en Afghanistan, il n'est pas très difficile de se procurer de la drogue : « L’héroïne et l’opium, ici, en général, c’est facile d’accès. Je ne connais pas les restrictions pour les soldats américains qui sûrement ont beaucoup de restrictions dans leurs mouvements et dans leurs possibilités d’achat. On estime à 300 afghanis à peu près un gramme d’héroïne, ce qui fait environ 6 dollars. Donc c’est un marché qui est national, d’ampleur, avec des prix relativement bas et une relative pureté de l’héroïne qui est dérivée de l’opium ».
La consommation d'héroïne au sein même de l'armée américaine fait mauvais genre alors que la coalition internationale et le gouvernement afghan prétendent lutter contre la production d'opium dans le pays. « Nous avons observé quelques cas, admet le porte-parole de l'armée américaine, mais ce n'est pas un problème généralisé ». En 2011, la production d'opium avait encore explosé de 61% par rapport à l'année précédente en Afghanistan.