Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Pendant plus de 24 heures, les quelques 470 détenus seront restés maitres de leur prison. Armés de fusils dérobés aux gardiens et de couteaux de fortune, ils ont tenu tête aux forces de l’ordre. A l’intérieur, trois agents pénitentiaires retenus en otage. Et près de 130 proches des condamnés, dont une grande majorité de femmes, qui ont de fait empêché la police et les militaires massés à l’extérieur de donner l’assaut.
Après de longues heures de tension et de négociations, les détenus ont finalement obtenu satisfaction. Notamment sur les mauvais traitements dont ils disent faire l’objet à l’intérieur de la prison. Les autorités se sont visiblement engagées à améliorer leur situation. Le traitement dégradant des compagnes des détenus lors des visites devrait faire l’objet d’une enquête. Le directeur de la prison restera tout de même à son poste, contrairement à ce que demandaient les condamnés.
Cette mutinerie prend donc fin sans affrontement. Mais la surpopulation et les conditions de détention extrêmes sont la cause de nombreuses révoltes chaque année dans les prisons brésiliennes. La population carcérale y est la quatrième plus importante au monde, avec presque 500 000 détenus.