Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Les détenus ont profité de la visite dominicale de leurs familles pour prendre le contrôle de la prison. Ils se sont emparés de plusieurs fusils, et retiennent à l’intérieur du bâtiment leurs proches, ainsi que trois gardiens, qu’ils n’hésitent pas à exhiber, un couteau sur la gorge, aux caméras de télévisions.
A l’extérieur, sont massés plus de cent-cinquante policiers et militaires. Mais aussi des proches des détenus venus assister au siège. Les mutins exigent la fin des mauvais traitements qui leur sont infligés à l’intérieur de la prison, la démission de son directeur et une meilleure alimentation.
Les négociations ont pour l’instant permis de faire sortir deux otages de la prison assiégée. Les détenus ont également obtenu la présence d’avocats sur place. Mais aucune issue à cette mutinerie n’est pour l’instant envisagée. C’est ce que reconnaissent les autorités locales.
La surpopulation, la violence et la corruption dans les prisons est un problème récurent au Brésil. Elles sont souvent gérées de l’intérieur par des gangs de condamnés bien organisés. Et de violentes mutineries y éclatent régulièrement.
Fin 2010, une révolte sanglante de trente heures dans une prison du nord-est du pays avait provoqué la mort de dix-huit détenus, dont quatre avaient été décapités.