Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Le traumatisme causé par cette guerre improbable qui avait pris totalement par surprise la Grande-Bretagne de Margaret Thatcher est toujours palpable, trente ans après. Dans sa déclaration de commémoration, le Premier ministre conservateur David Cameron a dénoncé «l’acte d’agression subi par les habitants des Falklands», destiné selon lui, «à leur voler leur liberté et leur mode de vie».
L'archipel est sorti de son isolement
C’est pourtant cette agression qui, ironie du sort, a soudainement attiré l’attention de Londres sur un archipel jusque-là délaissé, comme le reconnait Sukey Cameron, la représentante des îles Falklands à Londres : « Le fait que l’Argentine ait envahi l’archipel en 1982 et que la Grande-Bretagne ait dû se battre pour le regagner, a soudain poussé les autorités à développer les Falklands et leur assurer un avenir florissant. La déclaration d‘une zone de pêche autour des îles nous a permis, avec les revenus ainsi engrangés, de financer nous-mêmes notre développement avec succès ».
Face à une Argentine qui revendique l’archipel avec une véhémence décuplée depuis plusieurs mois, le message reste donc intangible : le Royaume-Uni se dit «fermement décidé à faire respecter le droit des 3000 habitants des Falklands à décider seuls de leur avenir». Un soutien à ces lointains cousins d’autant plus déterminés que le potentiel pétrolier découvert au large des Malouines est désormais estimé à près de 8 milliards de barils.