Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Voilà bien longtemps que la vénérable université n’avait pas connu pareille agitation. Pétitions, graffitis, manifestations, une bonne partie des étudiants de Cambridge ne savent tout simplement plus comment faire comprendre à DSK qu’il n’est décidément pas le bienvenu.
Depuis deux semaines, les 800 et quelques signataires de la pétition lancée par les étudiantes du syndicat de l’université disent refuser de donner à cet homme une légitimité publique alors que les personnes qui ont survécu à des agressions sexuelles sont, elles, ignorées. Ils vont d’ailleurs protester bruyamment ce vendredi soir devant le bâtiment où doit s’exprimer l’ancien patron du FMI.
Face à cette réaction épidermique l’Association estudiantine de débats (Cambridge Union) de l’Université en appel à la liberté d’expression. Une association pas fâchée en réalité de s’attirer autant de publicité puisque la conférence va se tenir à guichet fermé.
La présidente de l’association maintient avoir invité Dominique Strauss-Kahn pour ses compétences exceptionnelles dans le domaine de l’économie mondiale. Ce n’est pourtant pas ses compétences que retiennent les étudiants protestataires bien décidés à perturber au maximum une invitation vécue comme une véritable provocation au lendemain de la Journée internationale de la femme.
Leur plus grand atout c’est la présence de l’avocat américain de Nafissatou Diallo, Douglas Wigdor venu spécialement des Etats-Unis. Il a dénoncé un affront à toutes les victimes de viols. Douglas Wigdor ravi d’avoir une telle tribune à quelques jours de la première audience de la procédure civile de l’affaire du Sofitel de New York.