Les FARC renoncent aux enlèvements de civils, un député colombien salue une « avancée majeure »

Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont annoncé dimanche 26 février qu'elles mettaient un terme aux enlèvements de civils. Une décision majeure, car l'organisation avait recours à cette pratique depuis sa fondation en 1964, demandant des rançons pour les libérations des paysans qu'elle enlevait, au nom de l'impôt révolutionnaire. Ces otages constituaient la très large majorité des enlèvements opérés par la guérilla colombienne, même s'ils étaient moins médiatisés que les enlèvements de personnalités politiques. 

Avec notre correspondante à Bogota, Zoé Berri

La pratique du kidnapping était l’une des plus haïes par les Colombiens. Au nom de la loi 0-0-2 adoptée par la guérilla des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) selon laquelle toutes les entreprises devaient leur verser un impôt de guerre, la Colombie a longtemps été le pays où se déroulait le plus d’enlèvements au monde. Un record de 3 000 cas par an a même été établi entre 1999 et 2002.

Même si ces chiffres avaient depuis baissé à moins de 300 par an, la disparition annoncée de cette fameuse loi 0-0-2 est un soulagement. Les FARC s’engagent également à remettre leurs dix derniers otages, dits politiques, des policiers et militaires détenus depuis parfois quatorze ans.

L’arrêt des enlèvements et la libération de ces hommes étaient l'une des conditions posées par le gouvernement pour envisager des négociations de paix avec le groupe armé. « Nous considérons qu’il n’y a aucune raison de retarder davantage ces conversations », disent les FARC au pouvoir. Dans un précédent communiqué daté du 9 janvier, la guérilla avait déjà évoqué sa volonté de négocier, mais sans faire de concessions.

Le président colombien, Juan Manuel Santos, a répondu qu’il s’agissait d’un pas important mais insuffisant. C’est en tout cas le premier signe concret d’un assouplissement, tout juste dix ans après l’échec des derniers pourparlers de paix en Colombie.
 

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