Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
L'image forte de cette soirée c’est celle du président Obama serrant Gabrielle Gifford dans ses bras. C'est cette élue démocrate d'Arizona victime des coups de feu d'un déséquilibré, il y a un peu plus d'un an. Six personnes avaient été tuées et Gabrielle Gifford grièvement blessée à la tête. Sa convalescence a été très longue. Elle n'a retrouvé la parole qu'après de nombreux mois de rééducation.
Il y a quelques jours, Gabrielle Gifford a annoncé qu'elle ne briguerait pas de nouveau mandat à son poste de représentante. Elle quitte la politique pour se concentrer sur sa santé encore fragile. Avant de monter à la tribune, Barack Obama l'a longuement embrassée sous un tonnerre d'applaudissements. Une image qui a provoqué 14 000 tweets par minute, à travers les Etats-Unis et dans le monde.
Une cible : les républicains
Puis Barack Obama a prononcé son discours sur l'état de l'Union. Un peu plus d'une heure durant laquelle il s'en est pris aux divisions du Congrès. Des divisions qui empêchent le pays d'aller de l'avant, affirme le président américain.
Une attaque dirigée contre l'opposition républicaine qui est en position de force au Congrès et qui mène la vie dure au président et au camp démocrate. Barack Obama met ses adversaires en garde et affirme qu'il combattra « l'obstruction par l'action » et qu'il empêchera un retour vers les politiques ayant débouché, selon lui, sur la crise économique de 2008.
Ensuite, le président américain s'est employé à « dessiner les plans d'une économie construite pour durer », dit-il. Il propose notamment un taux d'imposition minimal de 30% sur les revenus des millionnaires et une remise à plat du code des impôts pour inciter les entreprises à rester aux Etats-Unis ou à revenir s'y installer.
Sur le plan international, Barack Obama promet de combattre la concurrence économique déloyale avec la Chine notamment. Sur l'Iran, il se dit déterminé à empêcher Téhéran d'acquérir l'arme nucléaire. « Toutes les options sont sur la table », assure le président américain avant d'ajouter qu'une « issue pacifique est encore possible ».
Les républicains en contre-attaque
Le camp républicain a réagi à ce discours, dans la soirée, reprochant à Barack Obama d'oublier son mauvais bilan en matière de chômage. Pour Joe Boehner, qui dirige la Chambre des représentants, l'élection présidentielle de novembre sera « un référendum sur la politique économique du président », et Joe Boehner précise « le président qui a échoué ».