Leur trajet est classique. Pour environ 1 000 euros, ces Haïtiens ont acheté un billet d'avion en République dominicaine, dans des agences de voyage spécialisées, qui les ont fait passer par le Panama, parfois l'Equateur, puis le Pérou ou la Bolivie. Destination finale : l’Amazonie brésilienne.
Ces dernières semaines, ils sont des centaines à avoir débarqué en Amazonie en toute illégalité. Près de 500 Haïtiens sont par exemple aujourd’hui en attente de visa, dans la petite ville de Brasiléia à la frontière avec le Pérou et la Bolivie.
Face à cette arrivée massive de migrants, le Brésil a finalement décidé de fermer ses frontières aux Haïtiens. Ceux qui sont déjà présents sur le territoire brésilien, environ 4 000, vont être régularisés et obtiendront des visas de travail. Mais les prochains à tenter l’aventure sans autorisation seront eux extradés.
Le Brésil, qui dirige en Haïti le contingent de l’ONU, la Minustah, compte néanmoins faire un geste en faveur des Haïtiens. Son ambassade à Port-au-Prince va désormais pouvoir offrir 100 visas par mois, d’une durée de 5 ans. Une décision qui intervient, alors que la présidente Dilma Rousseff se rendra sur l’île, d’ici la fin du mois.