Le Chili de Pinochet, l'Argentine de Videla, l'Uruguay de Bordaberry, le Paraguay de Stroessner, la Bolivie de Banzer et le Brésil dirigé par Geisel, avaient signé un accord secret par lequel ils s'engageaient à poursuivre tous les opposants où qu'ils se trouvent, dans leurs pays d’origine ou en exil en Europe ou aux Etats Unis. Depuis la chute de ces différents régimes, la vérité a bien du mal à éclater et la justice à passer.
La résolution adoptée par le Mercosur est encore bien timide : elle ne prévoit que de «stimuler» la création d'une commission d'enquête sur les actions de l'opération Condor mais c'est déjà une première sur un continent qui a bien du mal à juger les responsables des exactions.
Pinochet est mort après avoir échappé à un procès sur ses crimes. Bordaberry n'a été jugé pour crimes contre l'humanité qu'en 2010 et il est mort l'année suivante. Stroessner est mort en exil au Brésil sans jamais avoir été jugé. Seul le général Videla purge une peine de prison à vie mais après avoir été amnistié puis rejugé. Reste à savoir quelles seront les capacités d'investigation de cette commission d'enquête.