Cecilia Chacon n'aura pas occupé longtemps ses fonctions. Il y a moins de six mois, le président Morales nommait fièrement une femme, la première dans l'histoire bolivienne, ministre de la Défense. Mais cette juriste de formation quitte le gouvernement pour protester contre la répression dimanche des manifestants indigènes. Elle affirme que d'autres solutions existaient et qu'elle ne partage pas la décision d'une intervention policière.
Cette défection retentissante est la dernière en date de toute une série de déconvenues pour le chef de l'Etat depuis qu'un millier d'Indiens amazoniens irréductibles se sont lancés à la mi-août dans une marche de 600 kilomètres jusqu'à La Paz pour protester contre le projet d'une route traversant leurs terres ancestrales.
Alors qu'ils étaient à mi-chemin, des paysans partisans d'Evo Morales ont menacé de leur barrer violemment la route, et c'est officiellement pour les protéger de ce péril que la police les a dispersés sans ménagement, avant de chercher à les rapatrier de force dans leurs villages.
Mais cette stratégie-là aussi semble en échec. Tout un village s'est en effet levé ce lundi pour empêcher l'évacuation par avion de 300 des indigènes appréhendés, lesquels ont réussi à s'enfuir et tentent de reformer les rangs des marcheurs, avec la ferme intention de poursuivre leur mouvement jusqu'au bout.