Découverte d’un immense fleuve souterrain sous l’Amazonie

Un fleuve souterrain qui coule sous l’Amazonie a été découvert par une équipe de chercheurs de l'Observatoire national brésilien, un organisme lié au ministère des Sciences, des Technologies et de l’Innovation. Localisé à 4 000 mètres de profondeur et s’étirant d'ouest en est, il fait partie des plus grands fleuves du monde avec son frère amazonien et le Nil. Il augmente la capacité en eau douce du pays qui concentre déjà près de 13 % de cette ressource dans le monde.

 Le fleuve souterrain a été baptisé « Hamza », du nom du chercheur Valiya Hamza de la Coordination de géophysique de l’Observatoire national du Brésil. Il supervisait les travaux de doctorat d’Elizabeth Tavares Pimentel qui ont permis la découverte du fleuve souterrain.

Hamza prend sa source sous la Cordillère des Andes. Après une chute presque verticale sur environ 2 kilomètres, le fleuve atteint la profondeur de 4 000 mètres sous terre. Il se dirige ensuite vers l’océan Atlantique, près de l’embouchure de l’Amazone. Son environnement est composé de roches poreuses.

Un débit inférieur à l’Amazone

S’il s’écoule sous l’Amazone et semble suivre un trajet similaire, par contre la vitesse de ses eaux est bien inférieure. Autre différence avec le fleuve géant tropical, ses berges sont parfois distantes de 200 à 400 kilomètres. L’Amazone ne fait jamais plus de 100 kilomètres de large.

C’est en travaillant sur l'analyse des températures de 241 puits forés par le géant pétrolier brésilien Petrobras en Amazonie que la scientifique Elizabeth Pimentel a pu, par une méthode thermique, identifier des mouvements d’eaux souterraines à quatre mille mètres de profondeur. Une étude localisée dans les bassins des régions de l'Acre, (ouest du pays), du Solimoes, de l'Amazonas, (ouest) de Marajo (nord) et de Barreirinhas, (nord-est), de 1970 à 1980.

Les chercheurs de l’équipe du professeur Hamza doivent se lancer prochainement dans une campagne de forage en Amazonie. Mais déjà se profile la question de l’exploitation de leurs découvertes et des conséquences sur l’environnement. Un problème bien connu dans cette zone dont certaines tribus sont en voie de disparition.

Des barrages qui nient l’existence des communautés indigènes

Ces dernières années, le Brésil a lancé une série de barrages pour l’exploitation de ses ressources hydrauliques. Des projets qui ne font pas l’unanimité. Comme par exemple le futur barrage de Belo Monte, dans l’Amazonie, censé être le troisième plus grand au monde et qui devrait coûter près de 15 milliards d’euros.

En avril 2011, la Commission interaméricaine des droits de l’homme avait déclaré que l’autorisation visant la construction du barrage de Belo Monte devait être suspendue. Elle réclamait que les communautés indigènes soient pleinement et dûment consultées, dans leur langue, et que des mesures soient prises pour protéger le mode de vie des communautés volontairement isolées.

Mais début juin, l’agence environnementale brésilienne approuvait la construction du barrage. De son côté, Amnesty International dénonçait le non-respect des communautés indigènes qui vivent le long de la rivière Xingu. « Poursuivre la construction de ce barrage avant de s’assurer que les droits des communautés indigènes seront protégés revient à sacrifier les droits humains sur l’autel du développement », estimait Guadalupe Marengo, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International.


Pour en savoir plus


Site du ministère brésilien des Sciences, des Technologies et de l’Innovation
Le Brésil doit suspendre le projet du barrage de Belo Monte

 

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