Il y a un peu plus d’un an, alors que deux compagnies pétrolières prenaient pied sur des terres tribales, voilà ce qu’Alberto Pizango disait aux 65 nations de l’Amazonie péruvienne qui le soutenaient : « Notre comité national de lutte a décidé de déclarer nos peuples en état d’insurrection contre le gouvernement de monsieur Alan Garcia Peres, qui veut nous arracher nos terres pour les remettre aux grandes entreprises transnationales ». Ce discours avait provoqué des émeutes sanglantes.
Aujourd’hui, les objectifs restent les mêmes, mais le mutin d’hier, toujours coiffé de son couvre-chef à plumes courtes rouges et jaunes, change de méthode en créant un parti politique, l’Alliance pour l'alternative de l'humanité (APHU), et en songeant à la présidentielle d’avril 2011.
Evo Morales fait décidément des émules. Après avoir dirigé de façon musclée le syndicat bolivien des producteurs de coca, cet aymara s’était fait élire premier président indigène, alors que les revendications des peuples des Andes et des forêts prennent de l’ampleur. Mais les analystes ne donnent pas cher de la candidature d’Alberto Pizango, à moins qu’il n’élargisse son audience très au-delà de sa communauté naturelle.