Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
La discussion a porté en grande partie sur la fameuse conversation téléphonique qu’elle aurait eue avec un détenu et au cours de laquelle elle aurait déclaré à propos de Dominique Strauss-Kahn : « Ce type a beaucoup d’argent, je sais ce que je fais ». Dans son interview à ABC, elle a démenti avoir jamais prononcé ces mots. Elle a expliqué que quand elle disait « je sais ce que je fais », elle faisait allusion à son recours à un avocat. La vérification de ses propos a été rendue difficile, car ils étaient en peuhl, et la traduction, pas forcément fidèle, a pu créer la confusion.
C’est la thèse que défend Maître Thompson en assurant que sa cliente n’est pas vénale. Mais il ajoute tout de même que la femme de chambre a le droit de faire un procès au civil pour être dédommagée. Les juristes pensent qu’en s’exposant devant les médias la plaignante, dont la crédibilité est entamée, sera, en cas de procès, vulnérable au moment du contre-interrogatoire des avocats de DSK.
Nafissatou Diallo, en parlant, essaie de gagner la bataille de l’opinion. Elle va s’adresser ce jeudi 28 juillet à Brooklyn à ceux qui la soutiennent : la communauté africaine et afro-américaine de New-York, ainsi que des groupes religieux et des organisations de femmes. Mais elle ne répondra pas aux questions. Elle se contentera d’une déclaration pour leur dire « Merci ».