Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Si ABC a choisi de diffuser l’intégrale de son interview à 23h30, c’est sans doute que la chaîne a voulu épargner aux jeunes oreilles le récit très descriptif de l’agression dont Nafissatou Diallo affirme avoir été la victime. La robe arrachée, le pantyhose déchiré, la main baladeuse, la fellation, l’employée du Sofitel n’est pas avare de détails sur sa mésaventure et elle réclame justice.
Elle veut que son agresseur soit puni : « Je veux qu’il aille en prison. Je veux qu’il sache qu’il ne peut pas utiliser son argent, qu’il ne peut pas utiliser son pouvoir quand il fait des choses comme ça ».
Nafissatou Diallo a démenti savoir qui était DSK avant de l’apprendre en regardant la télévision le lendemain de l’incident. Elle affirme n’avoir jamais cherché à tirer profit de ses malheurs, comme l’en accusent les avocats de l’ancien directeur du FMI.
Les juristes sont un peu surpris par la tactique utilisée par Ken Thompson qui a organisé cette campagne médiatique pour sa cliente. Ils estiment que c’est inhabituel et risqué pour une accusatrice de se mettre en vedette dans une affaire pendante. Mais pour Me Thompson, c’est une occasion pour la femme de chambre de donner sa version de ce qui s’est passé le 14 mai dans la suite 2806.