Paradoxalement, ce ne sont pas les avocats d'Andrew Grant DeYoung qui ont demandé que l'exécution soit filmée, mais les avocats d'un autre condamné à mort, Gregory Walker. Avec les images de cette exécution de DeYoung, ils espèrent prouver que l'injection de trois produits à base de pentobarbital provoque des souffrances inutiles. Ce produit est utilisé pour l'euthanasie des animaux. Le seul produit normalement autorisé aux Etats-Unis pour les exécutions capitales est en effet en rupture de stock.
L'administration pénitentiaire de la Géorgie a voulu s'opposer à l'enregistrement de cette exécution, soit disant pour des raisons de sécurité. Un argument vite balayé par la justice de cet Etat. Avec les images des dernières minutes d'Andrew Grant DeYoung, les opposants à la peine de mort espèrent prouver qu'il s'agit d'un châtiment qui s'assimile à de la torture. Le risque, c'est que les images se retournent contre eux. Le condamné à mort semble en effet avoir seulement cligné des yeux et dégluti à plusieurs reprises. Pas vraiment des signes évidents de châtiment indigne. Mais pour l'instant, en l'état actuel de l'opinion publique aux Etats-Unis, il est impossible pour les opposants à la peine de mort d'amener le débat sur le seul terrain incontestable : celui de l'éthique.