Avec notre correspondant à Caracas, François-Xavier Freland
Les autorités vénézuéliennes se félicitent du dénouement sans bain de sang de la mutinerie de la prison El Rodeo. Depuis le début de la crise, il y a un mois, alors que le président Hugo Chavez se trouvait en convalescence à Cuba, conscient de cette mauvaise publicité, le gouvernement de Caracas avait voulu par dessus tout éviter le massacre.
A l'origine des négociations avec les insurgés, le ministre de l'Intérieur et de la Justice, Tarek el Aissami, s'est aussitôt félicité de ce qu'il a appelé « le triomphe de la paix ». 831 détenus ont pu quitter sains et saufs l'un des bâtiments de la prison où ils étaient retenus en otages par les mutins.
Guerre de gangs
Au départ, une violente bagarre entre deux bandes rivales avait dégénéré en une véritable guerre de gangs dans l'enceinte de la prison, faisant une vingtaine de morts. Après avoir réussi à reprendre le contrôle d'une partie de la prison, les forces de l'ordre y avaient alors retrouvé toutes sortes d'armes ultrasophistiquées, mitraillettes, fusils, ainsi que des téléphones portables et des sacs de billets de banque. Une réalité qui n'avait pas échappé à l'opposition, laquelle s'était empressée de fustiger l'état de délabrement et de corruption à l'intérieur des prisons vénézuéliennes, pour la plupart surpeuplées.
La situation sanitaire était devenue catastrophique pour les derniers détenus, privés d'eau et de nourriture, encore aux mains des gangs dans le deuxième bâtiment. A bout de force, les mutins se sont finalement rendus, mais l'un des chefs de gang a pu s'enfuir.