Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
C’est à El Paso dans l'État du Texas (États-Unis) que Javier Sicilia a achevé sa Marche pour la paix. Après avoir fustigé pendant une semaine les autorités mexicaines pour leur guerre contre les cartels, qui a fait près de 40 000 morts dont son fils en mars, le poète devenu révolutionnaire est venu dire aux Américains quelques vérités : s’ils consommaient moins de drogue, les narcotrafiquants ne feraient pas la loi dans son pays.
« Vous devez vous rendre compte que derrière chaque bouffée de marijuana, derrière chaque ligne de coke, il y a des morts, des familles dévastées », a-t-il dit d’un ton calme, amplifié par un porte-voix.
Il a renouvelé son appel au gouvernement américain de suspendre l’initiative Merida, lancée en 2008 sous Gorge Bush, pour aider le Mexique à combattre les trafiquants. Le Congrès approuve chaque année un milliard et demi de dollars pour financer ce plan.
Aux centaines de personnes, dont beaucoup d’immigrants venus l’écouter, le poète a demandé de faire pression sur le gouvernement américain pour qu’il mette fin à la violence. Évoquant la mort de son fils tué le 28 mars, il a déclaré : « Depuis sa disparition, j’ai commencé à apprendre les noms des 40 000 Mexicains qui sont morts en réclamant à grands cris la justice ».
La caravane de la paix a parcouru quelque 3 000 km entre Cuernavaca et la frontière avec les États-Unis, en traversant les États mexicains les plus affectés par la violence.