Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Après un long débat, parfois houleux entre les juges, une majorité de six votes contre 3 a fini par l’emporter. La Cour suprême brésilienne a donc décidé de respecter la décision prise par l’ex-président Lula au dernier jour de son mandat, le 31 décembre dernier. Décision donc de ne pas extrader Cesare Battisti.
Immédiatement, des cris de joie ont retenti chez ses partisans, rassemblés sur l’esplanade devant le Tribunal suprême fédéral, à Brasilia, où pendant les quelque cinq heures qu’ont duré les discussions, les membres de son comité de soutien sont restés postés.
Le président de la Cour suprême, qui s’est déclaré contre cette libération, mais qui a dû respecter le vote de la majorité, a déjà signé l’ordre de libération de Cesare Battisti. Logiquement, après quasiment quatre ans d’incarcération, l’ex-membre des Brigades rouges devraient donc sortir de prison ce jeudi 8 juin dans la journée. Reste que tous les problèmes de Cesare Battisti ne seront pas réglés pour autant. Arrêté à Rio de Janeiro en 2007, il avait à l’époque de faux papiers et résidait dans le pays sans visa.
Et si Rome a aussitôt réagi par la voix de la ministre italienne de la Jeunesse, qui a dénoncé ce refus comme étant l'« énième humiliation » pour les victimes. Le sénateur Edouardo Supplici, chef de file des soutiens à Cesare Battisti au Brésil a, lui, exprimé plutôt sa satisfaction.
Cesare Battisti a été condamné par contumace en Italie, à la prison à perpétuité, pour quatre meurtres et tentatives de meurtre dans les années soixante-dix. Des crimes qu'il a toujours niés.