Avec notre correspondante à Santiago, Claire Martin
«Ils disent que Salvador Allende s’est suicidé, et qu’il est mort.» Ces paroles prononcées par radio s’adressent au général Augusto Pinochet. Ce 11 septembre 1973, il vient de renverser le pouvoir démocratique. Le palais présidentiel où se trouvait le chef d’Etat fume encore après le bombardement qu’il a subi.
« Nous avons la conviction, nous l’avons toujours eu et nous n’en avons pas changé, qu’effectivement mon père a préféré se donner la mort plutôt que d’être humilié. Il avait toujours dit que le palais présidentiel était le lieu où devaient se maintenir les présidents constitutionnels jusqu’à la fin de leur mandat », explique la fille de l’ancien président, la sénatrice Isabel Allende.
Elle reconnaît toutefois qu’une enquête judiciaire est nécessaire. La seule autopsie qui existe a été réalisée par la junte militaire elle-même, à huis clos. Si la thèse du suicide est la plus vraisemblable, cette deuxième autopsie pourrait apporter de nouveaux éléments. Et peut-être même la preuve formelle de ce qui s’est passé il y a près de 38 ans.