Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
D'ordinaire, les casques bleus recourent rarement à la force. Mais la mission en Côte d’Ivoire a peut-être marqué un tournant. Le général Babacar Gaye, coordinateur militaire du maintien de la paix aux Nations unies observe que le Conseil de sécurité n'hésite plus à demander l'utilisation de la force armée.
« Cela reste quelque chose d’exceptionnel. Mais ce qui est surtout exceptionnel, c’est que cela soit possible. C’est ça, le grand développement ! Au lendemain de cette désaffection du maintien de la paix, suite aux drames du Rwanda et de la Somalie, le devoir de s’interférer, la possibilité d’employer la force sont les grands progrès ! »
Des militaires mieux armés, mieux équipés
Les diplomates de l'ONU ont forgé une nouvealle appellation « le maintien de la paix robuste ». L'image de casques bleus impuissants laisse la place à des militaires mieux armés et mieux équipés, comme en témoigne Babacar Gaye :
« Dans les bataillons qu’on met sur pied, ils ont avec eux des mortiers, ils ont des hélicoptères d’attaque, ils ont des moyens de vision nocturne.Tout ça, sont des développements qui sont en train de donner une nouvelle physionomie. Je dirais presque une nouvelle jeunesse au maintien de la paix. »
Reste que le Conseil de sécurité traite la protection des civils de manière inégale. L'organisation Oxfam relève par exemple que des pays où les civils payent un lourd tribut comme la Colombie, le Yémen ou le Pakistan, n'ont jamais figuré à l'agenda du Conseil de sécurité.