L'ambassadrice des États-Unis "persona non grata" suite à des révélations de Wikileaks

L´ambassadrice américaine en Équateur a été déclarée «persona non grata» par le gouvernement du président Rafael Correa. Washington a qualifié cette expulsion  d'«injustifiée». À l'origine, la publication de documents de Wikileaks.

Avec notre correspondant à Quito, Éric Samson

Ces dernières années, Heather Hodges, ambassadrice des États-Unis à Quito et le président Rafael Correa affichaient plutôt leurs bonnes relations personnelles. Même si ce dernier appartient au camp des régimes progressistes, qu´il est proche de Cuba et du Vénézuéla, il a toujours tenu la diplomate américaine en estime. Les États-Unis de leur côté n´ont jamais renoncé à maintenir des relations cordiales avec Quito, impossibles depuis longtemps avec Caracas et La Havane.

La publication d´un câble de l´ambassade américaine, datant de 2009, menace aujourd'hui ces relations. Ce câble, révélé par Wikileaks,  affirme que Rafael Correa a nommé un commandant de police tout en sachant qu´il était corrompu. Jaime Hurtado est resté en poste d'avril 2008 à juin 2009.

Le ministre équatorien des Affaires étrangères a cherché à savoir si l´ambassadrice était l´auteur de ce câble. Il n´a pas obtenu de réponse, les États-Unis se refusant à commenter des documents confidentiels, volés de surcroît.

Quito a donc décidé d´expulser l´ambassadrice, une décision que Washington regrette «profondément» et qui donnera lieu à une réponse diplomatique, qui dans la soirée du 5 avril était encore à l´étude.

Quant au contenu du câble qui affirme que la police équatorienne est profondément corrompue, le département d´État a défendu la franchise qu´il attend de ses diplomates, surtout dans des communications qui ne sont pas destinées au grand public.

C'est la seconde fois qu'un diplomate américain se trouve embarrassé par des révélations de Wikileaks en Amérique latine. En mars dernier, l'ambassadeur des États-Unis au Mexique avait été contraint de démissionner. Les câbles publiés mentionnaient les faiblesses des responsables militaires mexicains dans la lutte contre les trafiquants de drogue.

 

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