Le professeur Piarroux s'est rendu sur place et a observé les lieux d'où s'est propagée l'épidémie de choléra. De cette observation il conclut que « l'explication la plus logique, c'est l'introduction massive et en une seule fois dans le fleuve Artibonite, de matière fécale provenant de malades ».
Une conclusion hâtive pour le porte-parole adjoint de la Minustah, Vincenzo Pugliese : « Dès que nous avons été mis au courant de ces indications, nous avons procédé à des tests à l’intérieur du camp, entre le camp et la rivière et dans la rivière. On les a faits analyser dans un laboratoire indépendant de la République dominicaine à Saint-Domingue et ils se sont révélés négatifs. »
« On a testé également les fosses sceptiques et on n’a pas trouvé de trace de choléra dans notre camp, ni dans la rivière. Quand je parle de la rivière, je parle des eaux adjacentes du camp de Mirebalais, poursuit le porte-parole adjoint de la Minustah. Toutefois, il faut avouer que ces tests ne constituent pas une preuve irréfutable pour dire que la Minustah n’a pas apporté le choléra. Donc on reste réceptifs à tout débat scientifique, on reste réceptifs à toute investigation parce qu’on ne peut pas dire que l’épidémie est partie de nous et on ne peut pas dire qu’elle n’est pas partie de nous. Vous voyez ce que je veux dire. Le débat n’est pas terminé ».
« C'est un rapport scientifique, mais pour déterminer réellement ce qui s'est passé, c'est une enquête judiciaire qu'il faudrait mener », confie un chercheur sous couvert d'anonymat. Et le problème c'est que justement personne du côté de l'ONU ne semble pressé d'accepter une commission d'enquête.