Présidentielle en Haïti : l’ONU dénonce de «graves irrégularités»

La tension persiste en Haïti après le premier tour des élections présidentielle et législatives et le CEP, le Conseil électoral provisoire, a annoncé vendredi 3 décembre 2010 que les résultats des scrutins seraient publiés au plus tard, le 7 décembre. Alors qu'en Haïti, population et classe politique semblent divisées, entre ceux qui réclament l'annulation du vote pour cause de fraudes et ceux qui estiment le scrutin valide, en dépit des irrégularités. L'ONU, pour sa part, évoque des irrégularités « plus sérieuses » que  prévu.

Le secrétaire général de l'ONU est inquiet. Les irrégularités survenues dans les élections de dimanche dernier en Haïti « apparaissent maintenant plus graves qu'initialement estimé », a déclaré Ban Ki-moon vendredi 3 décembre devant l'Assemblé générale des Nations unies, avant d'appeler tous les acteurs politiques à entamer « immédiatement des discussions afin de trouver une solution avant qu'une crise sérieuse ne se développe ».

Des irrégularités dans le scrutin enregistrées un peu partout dans le pays

C'est la première fois que Ban Ki-moon s'avance ainsi. Jusqu'ici, le secrétaire général de l'ONU s'était contenté de lancer des appels au calme. Sa déclaration de ce vendredi se lit comme un avertissement au Conseil électoral provisoire haïtien. Le CEP a décidé de déclarer les élections valides, malgré les irrégularités enregistrées un peu partout dans le pays lors du scrutin.

Un jour auparavant, Edmond Mulet, chef de la mission de l'ONU en Haïti, avait de son côté annoncé que la communauté internationale allait se retirer du pays, et qu' Haïti ne pourrait pas bénéficier de l'appui et des ressources internationales si « la volonté populaire » n'était pas respectée. Médias et observateurs haïtiens continuent de s'interroger sur le sens de ces paroles, ne sachant trop bien si elles désignent ceux qui ont voté, ceux qui contestent le vote ou encore ceux qui n'ont pas pu exercer leur droit de citoyen.

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