La tempête Tomas frappe Haïti

La tempête tropicale Tomas, qui risque de se transformer en ouragan, a fait un mort en Haïti jeudi 4 novembre 2010, selon les autorités, qui ont appelé la population à quitter les zones les plus à risques. Dans le sud du pays comme à Port-au-Prince, on attend la suite avec inquiétude.

Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron

En Haïti, on attend avec angoisse la tempête Tomas alors que, selon les météorologistes, il est possible que celle-ci se transforme en ouragan. L’alerte rouge a été décrétée dans tout le pays il y a deux jours.

La tempête a déjà fait un mort dans le sud du pays, la première région à affronter les perturbations dues au passage de Tomas.

La journée sur place a consisté, dès le matin, en une alternance de pluies fortes et de courtes accalmies. Dès le début de l'après-midi, internet n'y était plus disponible et depuis quelques heures la commune des Cayes (environ 100 000 personnes) n'a plus d'électricité.

Sur place, la pluie continue de tomber mais surtout le vent s'est levé. Le cyclone s'approchant, les perturbations vont s'intensifier. Les averses torrentielles seront préoccupantes car elles vont causer inondations et glissements de terrains.

Et l'inquiétude vient surtout de la mer. Le centre national de météorologie a informé que, sur la côte sud, région de pêche où toutes les villes sont au bord des rivages, le niveau de la mer pourrait monter de deux mètres et demi.

Inquiétude dans la capitale

Tomas se déplace actuellement vers le nord-est, donc elle se rapproche lentement de Port-au-Prince. Dans la capitale haïtienne, il a plu faiblement mais tout l'après-midi, ce jeudi 4 novembre. Le temps reste pour l'heure calme mais l'inquiétude règne car un million de sinistrés du séisme vivent toujours dans les rues de la ville.

Depuis le centre d'opérations d'urgence, le Premier ministre Jean-Max Bellerive a assuré tout à l'heure que tous les moyens étaient mobilisés pour évacuer les personnes des sites à risques. Mais dans les faits, les camps sont toujours occupés par des centaines de familles qui n'ont vu passer aucun bus pour les aider à se déplacer. Ces personnes restent donc sur place car elles n'ont aucun proche chez qui se réfugier.

Cité Soleil menacée

Le cyclone devrait entrer dans le golfe de la Gonave, au large de Port-au-Prince, aux premières heures ce vendredi matin, et les dégradations prévues pour la journée sont importantes.

Le niveau de la mer risque sur tout le littoral de s'élever jusqu'à deux mètres. Si les camps sont la première source d'inquiétude, le pire peut aussi être envisagé dans les quartiers du bas de la ville et les bidonvilles proches de l'eau : à Cité Soleil, qui s'étend à côté du port, la population est estimée entre 300 000 et 450 000 habitants.

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