A la Havane les autorités appellent cela «une autorisation de départ permanent». En réalité, c'est bel et bien l'exil qui est proposé aux dissidents cubains. Cinq anciens prisonniers politiques, libérés en 2004, vont pouvoir partir pour les Etats-Unis. Certains ont rejeté cette offre, fruit d'une médiation entre le régime castriste et l'église catholique cubaine, d'autres l'ont acceptée.
Les proches de dissidents sont également invités à quitter l'île. Ainsi la famille d'Orlando Zapata par exemple pourrait aller aux Etats Unis. Orlando Zapata est un opposant cubain décédé en février dernier d'une grève de la faim. La mère du défunt refuse de partir sans les cendres de son fils.
C'est la fin tragique d'Orlando Zapata qui avait alerté la communauté internationale sur le sort des prisonniers d'opinion à Cuba. Son combat avait été repris par Guillermo Fariñas et finalement les autorités ont accepté en juillet dernier de libérer 52 dissidents sous quatre mois. Trente-huit sont déjà en Espagne, libres mais bannis.