Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson
C´est sur un pont que des centaines de mineurs illégaux et d´indigènes ont essayé de bloquer la police. Pneus enflammés, troncs d´arbre, jets de pierre, les affrontements ont duré plusieurs heures et fait au moins cinq blessés. A coups de grenades lacrymogènes, quelque 500 policiers ont fini par passer et pénétrer dans le village de Paquisha, porte d´entrée de plusieurs campements illégaux de mineurs. Avec eux 17 semi-remorques, censés embarquer les machines rétro-excavatrices qui, selon le gouvernement, provoquent de graves dégâts sur les berges des fleuves et rivières.
Les affrontements ont été d´autant plus sévères que dans cette région, 20.000 familles ne survivent économiquement que grâce à l´exploitation des gisements d´or, à grand renfort de mercure.
Officiellement le gouvernement souhaite professionnaliser les mineurs et légaliser leurs concessions. Le préfet indigène de la région Salvador Quispe soupçonne cependant les autorités de vouloir laisser le champ libre aux grandes compagnies minières transnationales, ce que le gouvernement dément.
Les mouvements indiens, qui traditionnellement s´opposent à l´activité minière industrielle, ont décidé d´appuyer les mineurs illégaux. Ils ont été rejoints par des mouvements de gauche et écologistes qui essaient de monter un front contre le gouvernement.