Le Canada a approuvé hier le vaccin de l'alliance Pfizer/BioNTech. Les premiers Canadiens peuvent donc se faire vacciner dès la semaine prochaine. La presse salue l’arrivée imminente des premières doses du vaccin. « C’est une excellente nouvelle », écrit par exemple le journal francophone Le Devoir. Dès la semaine prochaine donc, « la plus importante campagne de vaccination de l’histoire du pays se mettra donc en branle… pour immuniser en priorité les populations vulnérables », écrit le quotidien. Au total presque 250 000 doses seront disponibles au Canada d’ici fin décembre. Le Québec en recevra 4 000 au début, « une très faible quantité qui permettra de tester la logistique de distribution du vaccin », précise le journal.
Le Canada à la traîne
Les premières vaccinations seront administrées aux personnes vivant dans des maisons de retraite. Selon Le Devoir, il faudra attendre probablement l’automne prochain afin de pouvoir vacciner la majorité de la population. Quant à la population qui ne figure pas dans ces catégories, soit plus de 3,4 millions de personnes, elle devra attendre l’été, voire l’automne prochain, avant d’être vaccinée. « Par rapport à d’autres pays de l’OCDE, comme le Royaume-Uni ou même les États-Unis, qui prévoient d’achever la vaccination de leur population en juin ou même avant, le Canada est à la traîne », constate le journal québécois.
Pas encore de vaccins pour les détenus américains
Les États-Unis se préparent également à la campagne de vaccination. Mais pour l’instant le vaccin n’est pas approuvé. Une importante étape se joue ce jeudi 10 décembre 2020. Une vingtaine d'experts examineront en direct sur internet, dans un souci de transparence les données du vaccin contre le Covid-19 du duo américano-allemand Pfizer/BioNTech. Une chose est déjà sûre : le traitement ne sera, dans un premier temps, pas accessible à la population carcérale. Celle-ci ne figure pas officiellement dans la catégorie des personnes vulnérables alors que la situation dans les prisons est catastrophique, selon le Washington Post.
Les personnes contaminées par le virus sont plus ou moins laissées à l’abandon. Selon le journal, il s’agit pour la plupart des hommes afro-américains qui sont isolés du reste des détenus, souvent placés dans des tentes sans chauffage et sans traitement médical. Selon des témoignages obtenus par le Washington Post, certains prisonniers malades ont été transportés de leur tente vers des unités de soin sur des civières. Ce qui veut dire qu’ils ne sont pris en charge que lorsqu’ils sont trop faibles pour marcher tout seuls. Il faut savoir que les détenus aux États-Unis sont proportionnellement touchés quatre fois plus par le Covid-19 que le reste de la population. Mais malgré cette situation, au moins 13 États ne prévoient jusqu’à présent aucune campagne de vaccination dans les prisons.
Accès gratuit au vaccin en Colombie
La Colombie a adopté hier une loi qui garantit l'accès gratuit et universel à la vaccination contre le Covid-19 à partir de l’année prochaine. Selon président Ivan Duque qui a signé la loi, ce texte donne à la Colombie une « nouvelle capacité, plus moderne de gérer cette situation ». La loi permet aux autorités de s'engager dans des partenariats multilatéraux et de faciliter l’acquisition du vaccin, à travers un budget spécialement réservé à cet égard. Le journal colombien El Tiempo précise que le pays fait partie du dispositif d’accès mondial pour le vaccin contre le Covid-19, le Covax. Mais ce mécanisme censé garantir un accès équitable au vaccin permet seulement d’administrer le traitement à 20% de la population colombienne.
Les autorités brésiliennes veulent avancer le début de vaccination
Le Brésil aussi se prépare à faire vacciner sa population. Le gouvernement est sous pression pour avancer la mise sur le marché du vaccin. Le gouvernement qui était très réticent à la vaccination, laissant le gouverneur de l’Etat de Sao Paulo prendre les devants, rétro-pédale et annonce une possible mise sur le marché du médicament encore en décembre. Mais selon le laboratoire Pfizer, cela sera impossible étant donné le retard pris par les autorités brésiliennes. C’est à la Une de l’hebdomadaire Carta Capital. Le ministre de la Santé s’est dit également d’accord pour utiliser le vaccin chinois Coronavac tant décrié par le président Jair Bolsonaro, s’il reçoit l’approbation des autorités sanitaires brésiliennes. En attendant, une vidéo du président publiée hier, entre autres sur le site Brasil 247 a provoqué l’indignation de beaucoup de Brésiliens. On y voit Jair Bolsonaro se moquer des patients atteints de Covid-19, en déclarant avec une voix aigüe : « Ah j’ai le Covid ! ».