Avec notre correspondante à de Port-au-Prince, Amélie Baron
Les centaines d’avocats en toge réunis dans l’église Saint-Pierre de Petionville sont fatigués de l’éternelle expression « l’enquête se poursuit » et veulent savoir qui a commandité l’assassinat de leur confrère Me Dorval.
Durant son homélie, l’évêque Pierre-André Dumas n’a pas hésité à dénoncer la dérive « anarcho-populiste » de l’État : « Haïti a passé beaucoup de dictatures, de régimes militaires mais c'est la première fois qu'on a tué un bâtonnier en fonction. Cela veut dire qu'il y a un désordre total dans le pays. Nous ne devons pas accepter que ça se passe ni que ça se reproduise. Nous devons déployer tous nos efforts pour dire que c'est assez. »
À plusieurs reprise l’assistance a ainsi applaudi et s’est levée dans ce qui fut un réquisitoire contre le pouvoir dans son ensemble. La bâtonnière par intérim a pour sa part dénoncé un « crime d’État » car pour elle, « soit l’État a commandité le crime soit il a été incapable de le prévenir ».